L’angine blanche, ses symptômes et traitements

Tirant son nom du grec « angerer » qui veut dire « serrer », l’angine touche chaque année plus de 9 millions de personnes en France. Souvent sans gravité, c’est une inflammation des amygdales qui se situent au fond de la gorge (on parle d’angine « rouge » ou « blanche » selon l’aspect des amygdales).

Maladie très fréquente, en particulier chez l’enfant de 5 à 15 ans, elle peut survenir à partir de 3 ans (rarement avant 18 mois), mais aussi chez l’adulte à n’importe quel âge.

L’angine blanche peut avoir deux sortes d’origine : virale ou bactérienne.

Angine virale

La plupart (50 à 90%) des angines diagnostiquées en France sont d’origine virale (causées par un virus). Les virus responsables sont généralement des adénovirus, des Myxovirus parainfluenzae ou, plus simplement, un virus grippal.
Souvent dû à un refroidissement (hiver, climatisation…), ce type d’angine peut être associé à une toux, un rhume…

Angine bactérienne

Plus rares, les angines bactériennes sont provoquées par des bactéries comme les streptocoques ou les staphylocoques. Si différents germes peuvent être incriminés, le plus fréquent est un streptocoque du groupe A. 25 à 40 % des angines de l’enfant et 10 à 25 % des angines de l’adulte ont ainsi pour origine un streptocoque A. Ce type d’angine touche rarement les enfants de moins de 3 ans.
D’apparition brutale, elle n’est généralement pas associée à un rhume ou une toux et peut être aggravée par l’environnement (tabac, air sec, ou climatisation, souvent responsable d’angines en été).

examen gorge diagnostic angineComplications

Si elles ne sont pas traitées, les angines blanches d’origine bactérienne peuvent dans de très rares cas entraîner de graves complications, en particulier le Rhumatisme articulaire aigu (RAA), une maladie inflammatoire pouvant toucher les articulations, le cœur… Très rare en France métropolitaine, cette complication reste assez fréquente dans les DOM-TOM et surtout dans les pays en développement.

Identification

D’où l’importance de faire le bon diagnostic avec les Tests de diagnostic rapide (TDR), ce sont des tests qui permettent d’identifier rapidement l’origine de l’angine blanche : virale ou bactérienne.

Angines à répétition

On parle d’angines récidivantes ou chroniques quand leur fréquence est supérieure à sept par an, ou à dix en deux à trois ans. D’origine multifactorielle, elles sont dues à un streptocoque de groupe A dans 20% des cas.
Pouvant altérer la structure des amygdales lorsqu’elles se produisent au cours de l’enfance ou de l’adolescence, ces angines à répétition peuvent justifier l’ablation des amygdales (amygdalectomie) chez l’enfant, comme chez l’adulte.

Autres angines

Angines rouges (ou érythémateuses)

medecinElles sont le plus souvent d’origine virale, peuvent inaugurer ou accompagner une maladie infectieuse spécifique : oreillons, grippe, rougeole, rubéole, varicelle, poliomyélite…
Enfin, une angine rouge peut constituer le 1er signe d’une scarlatine, maladie infectieuse d’origine microbienne.

Angines pseudomembraneuses (ou à fausses membranes)

La diphtérie, autrefois étiologie classique est devenue exceptionnelle en France depuis la vaccination obligatoire. Il faut cependant toujours y penser devant une angine pseudomembraneuse rapidement extensive avec pâleur et asthénie inhabituelles.

Angines ulcéreuses et nécrotiques

L’angine de Vincent débute insidieusement chez un adolescent ou un adulte jeune, à l’état général médiocre (fatigue, surmenage en période d’examen…). Les signes généraux et fonctionnels sont peu marqués : état subfébrile, discrète dysphagie unilatérale, puis fétidité de l’haleine. L’évolution est bénigne en 8 à 10 jours. Le diagnostic différentiel principal est le cancer de l’amygdale. Le traitement par pénicilline (après avoir éliminé une syphilis) est très efficace et hâte la guérison.

Angines vésiculeuses

L’angine herpétique en est l’exemple, due au virus herpès simplex, habituellement de type 1. Son début est brutal par une température à 39-40° avec frissons et dysphagie douloureuse intense.  Un herpès narinaire ou labial est fréquemment associé. L’évolution est bénigne, en 4 à 5 jours, sans complication ni séquelle. Le traitement est uniquement symptomatique.